C’est l’été, la saison des pluies est passée. Après mes séjours touristiques à scruter les nuages, il était temps de retrouver un temps digne de mes attentes de fin de mois de Juillet. Depuis Mai, il me tardait de revêtir mon maillot de bain et de d’expérimenter une sortie à la mer, non seulement pour profiter du temps mais aussi constater les habitudes de baignade japonaises dont je n’arrivai pas à me faire une idée précise.
Ainsi, je n’ai pas fait les choses à moitié, une excursion sur 2 journées en allant rejoindre une île réputée pour ses bains de mer. Je loge à Nagoya en ce moment et au sud de cette ville se trouve la péninsule de Chita qui s’étend dans la baie avec au bout quelques îles, en particulier Himakajima où je suis allé.
Il faut pour cela 2 heures en transport depuis Nagoya, via le train, puis un bateau version petit format afin d’arriver sur l’île. Pas très grande moins d’1km², le tourisme balnéaire est sa seule activité.IL n’y a que quelques centaines de maisons, une seule supérette, un collège, le reste étant des restaurants et services de plage ainsi que des auberges de voyageurs, regroupés aux 2 coins de l’île près des plages seules attractions de la zone. En arrivant, l’accueil est représenté par une spécialité locale, le poulpe dont la statue souhaite la bienvenue en levant une de ses tentacules, côté droit ou gauche selon votre point d’arrivée. Le poste de police local est aussi aux couleurs et designs de cet animal marin qui est régulièrement dégusté au Japon.
Direction la plage après s’être changé en déposant son sac à l’auberge réservée préalablement. Il est fortement conseillé de s’abriter du soleil qui tape très intensément ces jours-ci en utilisant une tente de plage ou en louant un parasol, une natte de plage et même une bouée. Le loueur vient même avec sa perceuse pour trouer le sable et positionner votre parasol. Les affaires sont posées, et ce pour tout le reste de la journée, vous pouvez vous éloigner 1 ou 2 heures dans l’eau ou ailleurs sans craindre pour vos effets personnels. Étrangement la zone de baignade est assez étroite, dans un espace séparé de la mer par des reliefs plus ou moins naturels à seulement 150 mètres du sable. Au-delà, des bateaux passent ! Le sentiment de liberté est un peu brisé. L’eau est à une température agréable, pas trop polluée si ce n’est par quelques algues à certains endroits et squattée par des méduses plus ou moins nombreuses selon le mois où vous allez. Au milieu de l’espace de baignade est installé un ponton flottant à l’équilibre instable pour s’amuser à le traverser sans chuter, chose peu évidente.
Les Japonais sont à ce que j’en ai vu de piètres nageurs, dont une bonne moitié nagent avec une bouée. Il y en a au moins une par famille et pas seulement pour les enfants. L’autre fait notable est l’accoutrement utilisé pour aller s’amuser dans l’eau, je dirais que seulement 1 personne sur 4 est réellement en maillot de bain, bikini ou short de plage. La majorité se baigne en portant carrément des vêtements, que ce soit des t-shirts, des hauts complets de plongée sous-marine voire même des gilets ! Que ce soit pour une question d’hygiène, d’aspect pudique, ou pour éviter le bronzage qui est perçu négativement surtout par les femmes, chacun sa raison mais c’est étonnant. Enfin, malgré de superbes pontons en plein milieu de l’eau, personne pour s’amuser à plonger ou sauter… Tant pis, moi je le fais : équilibre, plongeon, salto avant et salto arrière direct dans l’eau !
Journée riche en expérience, sur le côté de la zone de baignade, il y a avait aussi la possibilité d’observer deux dauphins dans un bassin qui s’ennuyaient. J’ai raté l’activité qui s’est terminée avant d’avoir pu l’expérimenter qui consistait à toucher, attraper, porter des poulpes vivants dans un petit carré du bord de plage. Enfin les conditions météo furent bien changeantes, soleil tout d’abord, puis nuages gris avec brouillard, vent qui transforme la plage en tempête de sable où les parasols se font la belle, et même de la pluie… Allez hop, à l’eau, on ne voit pas la différence.
Fin d’après-midi, retour à l’auberge. Après un bain pour se laver, on peut rentrer dans la chambre traditionnelle, c’est-à-dire avec rien dedans car c’est une pièce avec des tatamis et une table basse. Pas de chaises, pas de toilettes, pas de salle de bains, pas de lits, les matelas/futons seront installés après le diner. Car c’est bien là, le principal attrait de l’auberge, outre le fait d’avoir un toit. A partir de 18h, tout le monde est appelé à rejoindre sa table basse dans une autre pièce de tatamis, et assis sur un coussin, se présentent devant vous plusieurs produits de la mer. Plus de 20 assiettes au total avec entre autres un crabe entier, du poulpe, du poisson grillé, des sashimis (poissons crus) de daurade, de seiche, des coquillages, de l’algue, des légumes, de la friture, du riz… On finit par un petit dessert ! C'était très bon et de quoi rassasier n’importe qui après une journée à la plage.
Le lendemain matin, repas légèrement semblable pour le petit-déjeuner, mais sans boisson ou aliments sucrés, ça passe beaucoup moins bien dans mon estomac. Puis direction une autre plage, sur la péninsule. Mais l’eau bien que très propre et transparente sur une dizaine de mètres est infestée de grandes plantes sur le fond en plus d’être plutôt froide. Associée aux très graves coups de soleils reçus la veille sur les pieds que j’ai oublié de protéger, je me suis contenté du sable chaud.
Au final, j’ai passé un moment heureux.
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