Je termine mon périple du Nord de Honshu, la plus grande d'île du pays par la préfecture qui en forme l'extrémité, elle s'appelle Aomori. J'ai passé quelques journées là-bas et j'ai notamment posé mes valises dans la petite ville de Hachinohe.
Petite en effet, car bien que les villes s'étendent facilement sur plusieurs kilomètres avec leurs banlieues résidentielles et zone industrielle, l'espace principal se trouve surtout au centre-ville et celui-ci se limite à quelques rues assez peu vivantes. Parc et temples inclus.
L'intérêt principal de la région se trouve sur le bord de mer et la nature à l'état presque brut. On peut y trouver quelques reliefs côtiers assez plaisant à observer. De la roche sculptée par l'océan Pacifique parfois déchaîné. Il y a aussi un sanctuaire sur une île proche mais qui est littéralement infesté par les mouettes, pas farouches pour un sou. On peut s'en approcher à quelques dizaines de centimètres habituées au visiteur qui pénètrent dans leur domicile qu'elles ont littéralement souillé de leurs excréments, et dont leurs cris perpétuels n'incitent pas à rester bien longtemps.
Ensuite il y a des plages qui s'enchainent pourvu qu'il fasse beau temps pour en apprécier la saveur. Et non un brouillard qui tombe à 15h comme lorsque j'y suis allé, avec un vent soulevant de dangereuses vagues. Plus loin encore il y a une plaine mais je n'en ai pas vu le moindre brin de verdure.
La vie dans ce Japon à des centaines de kilomètres du cœur économique, y est plus lente. On voyage en voiture mais moi comme d'habitude ce sera le train. Une ligne de campagne où la carte de transport sans contact n'est pas utilisable faute de bornes. Il y a un employé à l'entrée de la gare qui poinçonne les tickets pour les 15 malheureux train qui passent dans la journée. J'ai dû plusieurs fois patienter 1h pour attendre le prochain départ. En parallèle, à quelques kilomètres, il y a une gare où s'arrête le Shinkansen, le train à grande vitesse national pour rejoindre Aomori, la préfecture administrative ou Tokyo. Aomori est donc encore un peu plus au Nord. Située directement face à la mer, c'était le point de départ symbolique des ferrys afin de rejoindre Hokkaido, la grande île du Nord, avant qu'en 1988 ne soit construit un tunnel puis que récemment les vols low-cost soient légions. Il reste de cela un musée, qui a pris place dans un ancien navire accosté définitivement, racontant les grandes heures et l'historique de cette traversée.
Désormais il ne reste plus pour cette pauvre cité délaissée qu'un festival de chars, le Nebuta matsuri. Se déroulant début Août, soit dans quelques jours, je regrette de ne pas pouvoir y assister car il a l'air grandiose. Pour me consoler et en juger toute la magnificence de ce spectacle, il y a le musée Warasse qui y est dédié. On y voit des images, des explications et surtout quelques chars ayant défilé durant la précédente édition. Sublimes créations à base de structure de fil de fer recouvertes de papier, japonais j'imagine, ils sont peints et illuminés d'ampoules en leurs seins.
En pleine préparation pour les festivités ayant lieu le 3 Août, j'ai pu apercevoir les dernières heures de travail afin de finaliser la mise en place des structures. Installés sous des hangars de bâches, mes plus impatients viennent scruter quels personnages et scènes légendaires ont été réalisées cette année.
Après ce Nord provincial étonnant, je m'en vais retourner vers des grandes villes plus touristiques et attractives. J'y ai découvert une autre face du Japon que je ne connaissais pas vraiment. Calme mais enrichissant.
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