Le Tohoku est une région Japonaise qui regroupe les 6 préfectures les plus au Nord de l’archipel : Aomori, Akita, Iwate, Yamagata, Miyagi et la devenue tristement célèbre Fukushima avec sa ville du même nom et sa centrale nucléaire en alerte. Les incidents du 11 Mars 2011 sont nommés en Japonais, la catastrophe du Tohoku car ayant affectée économiquement et sanitairement l’ensemble de cette zone du pays. Ainsi, je tenais à m’y rendre pour constater de l’atmosphère qui y règne.
Loin de l’aspect médiatique qu’a eu la ville de Fukushima, zone urbaine la plus proche de la région contaminée et encore interdite mais dont l’intérêt touristique est très faible ; sa voisine Sendaï dans la préfecture de Miyagi reste l’agglomération la plus importante du secteur. Avec plus d’un million d’habitants qui y vivent et localisée à moins de 100 kilomètres au Nord de la zone de danger, il y fait bon vivre !
Après Niigata, je n’attendais que peu de choses de la province lors de mon arrivée et j’ai dû raviser mon jugement au fil de la découverte de la ville. Plus grande, plus intéressante et plus active, le centre-ville animé ressemble à d’autres cités plus populaires. Des avenues et des arcades pleines de restaurants et magasins en font un ensemble chaleureux à parcourir.
Comme souvent, l’un des points central est le quartier de la gare reliant les différentes banlieues et qui dispose même de sa liaison avec Tokyo en Shinkansen, le train express. On trouve ainsi centre commerciaux géants sur différents étages et buildings de plusieurs dizaines de mètres. Fait presque exceptionnel, il n’y a pas de tour emblématique avec un observatoire. C’est un peu par hasard que j’ai trouvé un 30ème étage avec baie vitrée, mais qui ne propose au public que le mauvais côté de la vue…
Mais Sendaï, c’est aussi un passé lié à son fondateur Date Masamune, qui avait élu domicile dans son château sur les hauteurs de la ville en rentrant dans les terres. Comme à l’accoutumée, il n’en reste que peu de choses, quelques fondations des remparts et une statue trônant sur son cheval face au panorama urbain. Il y a aussi le musée consacré à sa vie et quelques temples dont je me passé.
La ville propose également à ses citoyens un musée d’art, une équipe de baseball les Rakuten Eagles avec leur stade, un parc d’attraction et même zoo qui bien qu’il se trouve à l’écart, vaut le détour pour le nombre d’espèces présentes. Lions, tigres, chameaux, éléphants, girafes, hippopotames, ours, serpents, crocodiles ou bien différents singes. Mais également certaines espèces moins communes pour les occidentaux car d’origine asiatiques voire japonaises : panda roux, tanuki, sorte de chien sauvage, ou trionyx, tortues agressives à la carapace molle qui se mange dans certains restaurants.
Au fil de la découverte de la ville, je n’ai jamais ressenti aucuns dommages qui pourraient rappeler à l’esprit ce qui s’est passé il y a plus de 3 ans maintenant. Il y a bien quelques travaux de rénovation autour du château qui a été fragilisé avec une route fermée aux véhicules, ou bien un ornement d’aigle qui est tombé d’une statue à ce même endroit ; mais pas d’alerte particulière, pas de dosimètre installé en ville, pas de pessimisme que l’on pourrait ressentir sur les visages. L’ambiance est agréable, la ville charmante et sa spécialité culinaire, la langue de bœuf, version grillée est un délice.
A l’origine, je voulais observer les conséquences de la catastrophe, mais la mer et la campagne, touchées par les vagues destructrices, sont un peu trop éloignées pour s’y rendre aisément et aucun témoignage ne semble être à l’ordre du jour pour les personnes intéressées par ce qui est arrivé. Peut-être est-ce encore trop tôt, trop sensible pour être évoqué ? En tout cas je garderai un très bon souvenir de cette région.
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