Kusatsu, séjour à la montagne

Février c’est la saison hivernale idéale pour s’évader à la montagne et s’offrir le plaisir et la joie des sports d’hiver. Relief montagneux oblige, le japon dispose de nombreux endroits pour profiter de la glisse en altitude puis se relaxer dans un bain chaud. Direction le centre du pays pour 2 journées de détente.

Au centre de l’île principale, à quelques heures de voyage au Nord-Ouest de Tokyo, dans la préfecture de Gunma, le village de Kusatsu et sa station sont situés à 1200m d’altitude, non loin de Nagano célèbre pour avoir accueilli les olympiades d’hiver en 1998. Après 4 heures de bus au départ d’un grand centre urbain de la capitale, dont la dernière heure permet de monter sur les hauteurs bien que cela ne se fasse pas énormément ressentir, le village se découvre sous un visage bien enneigé. Plusieurs dizaines de centimètres recouvrent les toits des habitations et de longs stalactites pendent aux rebords des toits.

A peine arrivé, il est temps de rejoindre l’auberge de type ryokan réservée. Une charmante chambre japonaise avec tatamis, table et chaises au sol et portes coulissantes. La qualité de service est comme d’habitude au rendez-vous : port des bagages, rangement des chaussures, thé chaud à volonté servi dans la chambre, petit gâteau traditionnel. Le temps de se mettre en tenue pour aller profiter de la neige durant l’après-midi. Le personnel prête également une paire de chaussures d’hiver et emmène gratuitement les clients jusqu’au pied des pistes en transport privé, et que l’on rappelle par téléphone à la fin de la journée pour le retour. Le top.

Premières étapes nécessaires avant de lancer dans la descente, l’achat du forfait et la location du matériel. 3400yens (25 euros) pour la demi-journée de remontées mécaniques, et 5000 yens (40 euros) pour le snowboard et les chaussures, tarif habituel, rien de particulier jusque-là. Quelle chance le ciel est clément, les températures agréables et l’enneigement idéal pour affronter la première descente. Comme à l’accoutumée au Japon, peu de vérifications sur l’achat du forfait qui n’est qu’un simple bout de papier, pas même de barrière de passage au moment de s’asseoir sur le télésiège. Ceux-ci ne sont dans la plupart du temps que de simples sièges qui n’intègrent pas de barrière de sécurité à rabattre devant soi, ni même de repose-pieds ! Cela peut être relativement dangereux avec de jeunes enfants.

Arrivée en haut, c’est parti pour la première descente après avoir admirer la vue sur le village en contrebas et l’ensemble des massifs montagneux que le panorama permet d’observer. Un mélange de vastes semi reliefs clairsemés blanc-marron entre neige et sapins omniprésents. La neige est agréable, les pistes larges et pas très complexes pour cette zone basse du domaine. En ce lundi, la fréquentation n’est pas très importante, seulement quelques groupes de jeunes amis. Je n’ai pas vraiment remarqué de familles ni d’enfants à cette période. Pas non plus de fous furieux de la vitesse, une ambiance de glisse assez reposante constituée de nombreux snowboardeurs, au moins la moitié qui tentent de parfaire leur technique de descente.

Il temps maintenant de s’aventurer plus haut sur la montagne, le domaine culminant au-delà des 2100 mètres d’altitude. Il faut pour cela emprunter plusieurs télésièges et monter dans une télécabine qui doit mettre au moins 10 minutes à parcourir son trajet. Au sommet, la température est moins agréable, la neige est balayée par des vents dessinant de jolis motifs. La neige est vraiment abondante mais cumulée à ces bourrasques, le vrai sommet est inaccessible par sécurité. Dommage peut être pouvait on admirer le paysage jusqu’au mont Fuji ou y voir d’autres volcans alentours. La descente, à condition d’avoir un niveau de glisse respectable est plaisante car elle offre 8 km de piste jusqu’en bas, l’une des plus longue du pays. La fermeture de la station à 17h approche à grands pas, de quoi continuer quelques descentes dans la joie et la bonne humeur. Seul point rappelant que je me trouve au Japon, une petite porte rouge plantée sur le côté d’une remontée, largement recouvert de poudreuse.

Retour au village pour découvrir l’autre attrait des zones montagneuses du Japon, les onsens, sources d’eau chaude pour y prendre son bain. Au village, la place centrale est occupée par ce que l’on appelle Yubatake, la zone naturelle d’arrivée de l’eau chaude qui y est réputée depuis des années, et est répartie vers les différentes auberges et bains publics de la station. Il y aurait un débit de 5.000 litres d’eau par minute qui arrivent à une température d’environ 70°C. L’une des activités traditionnelles devenue attraction touristique est le refroidissement de l’eau en remuant une planche de bois dans l’eau, accompagnée de chants et de danses. La performance étant suspendue actuellement jusqu’à ce printemps, je n’aurai pas eu l’occasion d’y assister. Je me contenterai de me baigner à l’hôtel, y compris en réservant un bain privé.

Dans le village l’essentiel tourne principalement autour de ces sources naturelles et l’on trouve même un parc où découle cette eau chaude. C’est splendide en cette saison hivernale de se balader auprès d’espaces enfumés par la température dégagée de l’eau mais entourés de neige. Paysages symboliques à moitié paradisiaque, à moitié infernal, c’est étonnant à voir. L’odeur dégageant du souffre est assez peu agréable mais la vision des petits bassins couleur verte est splendide. Coutume étonnante, on peut déguster des œufs cuits dans cette eau naturelle.

Enfin après une énième visite aux bains publics, 4 fois en deux jours, j’ai eu l’occasion d’apercevoir quelques macaques japonais se réchauffant au milieu de la neige. Leur enclos inclus pour eux aussi un onsen dont je ne les ai malheureusement pas vu profiter comme cela se fait à un célèbre endroit à quelques kilomètres de là. Pour une prochaine fois.