Iga, la ville des ninjas

Quand on ne s’appelle pas Tokyo, Kyoto ou Osaka, (ou Sapporo, Hiroshima, Fukuoka…), que l’on n'est donc pas une très grande ville du pays, il faut se démarquer pour attirer les visiteurs. Pour cela, les villes japonaises sont douées et chacune se trouve une spécialité. Iga, situé à 70 km à l’Est de Osaka, au milieu de quelques montagnes, dans la préfecture de Mie devient au printemps la ville des Ninjas avec quelques activités sur ce thème.

J’ai pu m’y rendre, guidé par une amie originaire de cette région. Bien que peuplée de près de 100.000 habitants (la ville et ses environs) Iga, qui n’est pas la capitale de sa préfecture, est assez calme comme j'imagine toutes villes de province avec diverses rues et ruelles souvent toutes droites.

Les festivités sur le thème des ninjas au mois d’Avril et début Mai ayant lieu à ce moment, on peut apercevoir dans les ruelles, devant les magasins et à différents lieux des mannequins costumés avec les vêtements de ces as de l’attaque furtive. Ce n’est pas tout car les visiteurs peuvent se rendre au centre touristique de la ville et obtenir aussi cet accoutrement dont les couleurs flashy rose, jaune de certains font perdre l’aspect camouflage de la pratique. Certains chiens étaient aussi parés d’un accoutrement saillant. A noter, la ligne de chemin de fer traversant la ville fait honneur également à cette fête.

Les activités liées au festival consistent en quelques endroits de la ville à s’amuser à pratiquer, contre quelques centaines de yens, des arts propres aux ninjas tels que le lancer de shurikens, le tir à l’arc, l’équilibre sur un bambou… etc. Divertissant, amusant, parfois très complexe, le but étant de se balader dans le centre-ville pour rejoindre les différents lieux en passant bien évidemment devant les commerces.

Pièce maitresse de la ville, c’est le musée des arts ninja, qui présente tout d’abord quelques spécificités et techniques utilisées par ces guerriers. Les faux murs d’habitation qui deviennent des portes tournantes ou des cachettes, le plancher en apparence normal conçu pour stocker quelques armes de défense. Ensuite, sous vitrine sont expliqués et présentés les mode de vie et d’attaque des ninja.

Comme dans beaucoup d’endroits au Japon, il y a un château, ou plutôt ce qu’il en reste, voire ce qui a été reconstruit. Joli et classe d’extérieur, l’intérieur est souvent décevant avec seulement quelques tableaux et costumes exposés. A l’automne, la ville fait place à des cérémonies qui ressemblent à un défilé de carnaval avec des chars, nommés "danjiri" et des personnages qui arpentent la ville. Un musée présente ce matsuri avec notamment les costumes des personnages démons (oni) qui viennent faire peur aux enfants.

Mais bien sûr chaque ville fait aussi place à sa spécialité culinaire, plat, fruit, gâteau, il y a toujours quelques chose à ramener à ses amis ou sa famille pour dire qu’on a été sur place. La spécialité de Iga est assez étonnante, c’est le "katai sembei". Les sembei sont les gâteaux secs typiques du Japon, généralement une galette de riz soufflé ; "katai" signifiant dur, cela caractérise bien la différence. Le gâteau est tellement compact qu’il est vendu avec un mini marteau pour le casser en plus petit morceaux ! Même avec cela, utiliser ses dents est un passage obligé, possesseur de dentier ou de dents fragiles, s’abstenir.

J’espère pouvoir voir d’autres villes du pays et leurs spécialités. C’était très intéressant surtout quand on peut être guidé par une connaissance.