Banlieusard cycliste

La banlieue ça peut être sympa à habiter. C’est la ville en différent, pas si loin du centre-ville, en zone urbaine mais plus calme ; accessible rapidement si on n’accepte d’y mettre le prix pour le train/métro. De ce fait, les habitants privilégient en toutes occasions un moyen de transport beaucoup plus rentable et pratique, c’est le vélo.

J’ai été étonné en arrivant dans ce quartier de la ville de voir autant de monde en 2 roues, le soir après la journée d’activité terminée. Il y en avait partout. C’est simple, il y avait plus de monde en vélo qu’à pied ; à certaines heures il est même difficile de trouver quelqu’un à pied aux alentours. Les gens se déplacent à coups de pédales en slalomant pour éviter les différents obstacles. A vélo, un japonais n’a pas peur des dangers de la route, c’est lui-même le danger pour les autres.

Le comportement discret, courtois, patient des Japonais disparait quand ils montent en selle. Les feux rouges n’existent plus, les trottoirs suffisamment larges leur sont dédiés pour la moitié voire plus, si cela ne suffit pas les rues (petites) sont là pour être emprunter, à droite, à gauche, au milieu, en sens inverse… La circulation en vélo est anarchique, je n’en cerne pas les règles si tant est qu’il y en aient pour ces usagers.

J’en parle en connaissance de cause, car étant donné que je m’offusquais du tarif exorbitant du transport sur rail, je me suis procuré un vélo pour pouvoir me balader et me rendre à l’école sereinement sans risquer la déroute de mon budget. J’ai pu trouver dans un des nombreux magasins de bicyclettes du coin un destrier à mon goût, une valeur sûre locale recyclée avec vitesses, pour quelques 8300yens (60euros) taxe nouvellement rehaussée comprise. Couleur crème, typique avec son panier à l‘avant, sa béquille bloquante(à condition de savoir la débloquer…), son antivol à clé sur la roue arrière inclus.

Je peux donc me mêler à la jungle urbaine, qui comprend un sacré nombre de ces engins. Chaque personne utilise le vélo, de l’employé homme/femme au retraité, en passant par les lycéen/nes, les mères de famille, les policiers et les salary-men. Il y a quelques VTT, modèle de course ou mini vélos, mais la plupart sont des mama-chyari tels que le mien. Ressemblant à un vélo de femme avec son guidon arqué, parfois agrémenté d’un porte parapluie et de sièges enfants, la bête pèse son poids et il faut la faire avancer le long des avenues. Surtout que la position m’est peu familière, habitué à être penché en avant en ayant la selle à hauteur du guidon, j’ai l’impression ici d’être recroquevillé genre assis sur une chaise à mouliner jambes pliées.

Mais avoir un vélo n’est pas anodin, pour en acheter, il vous faut une adresse que l’on renseigne lors de l’achat, voire aussi d’un numéro de téléphone. Car la conséquence de cette praticité pour le déplacement est qu’il y a un nombre très important de vélos. Devant les magasins, dans les ruelles, près des gares… il faut une organisation. Il y a ainsi des zones interdites de stationnement aux bicyclettes notamment en plein centre-ville et le long d’artères très fréquentées sous peine d’amende ou de fourrière. Les zones autorisées se remplissent très rapidement dès le matin formant des parcs entiers de vélos avec des gardiens pour les gérer, il faut même payer par endroit pour déposer son vélo.

Moi je suis satisfait de mon achat, je peux vadrouiller sans limites dans les quelques kilomètres carrés de la ville et expérimenter ce mode de déplacement si populaire en cette période de beau temps. Le tout, en faisant attention bien que j’estime rouler plus prudemment que les japonais mais pour cela, la comparaison n’est pas difficile.