13 juin 2014

Etudiant étranger

Cela fait quelques temps maintenant que je n’ai pas partagé un récit pour traiter un sujet de la vie qui m’entoure ou bien décrire une visite. Cela car ce qui m’a pris occupé ces dernières semaines était l’école de langues que j’ai fréquentée quotidiennement. Non pas que les cours furent particulièrement chronophages à ce point, ni que le niveau soit trop relevé, mais j’ai délaissé l’écriture par manque de sujets à raconter étant donné que j’étais dans un certain train-train hebdomadaire d’un étudiant étranger.

Il est intéressant culturellement de découvrir la façon d’enseigner d’un pays et cela fait partie de ses spécificités. A l’école, j’y ai travaillé mon Japonais, chose indispensable à la vie ici, aux côtés d’une large majorité d’asiatiques Taïwanais, Chinois et Sud-Coréens en prime. Plus le niveau d’une classe est avancé, moins il y a d’occidentaux, 2 sur 20 dans ma classe (en compagnie d’un Anglais). Les journées s’organisaient du matin au début d’après-midi avec 5 cours de 50 minutes par jour consacrés à la grammaire, aux kanjis et des options servant dans mon cas d’entraînement aux épreuves du test d’aptitude à la langue Japonaise.

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Différents professeurs se succèdent pour enseigner les cours, se donnant le relais pour continuer la leçon. Plusieurs méthodologies et attitudes allant du professeur proche des élèves et donnant des explications lentes au professeur sympathique mais parlant à toute vitesse et dont les tracés des kanjis au tableau sont parfois indescriptibles. A noter qu’au moins 80% des professeurs de Japonais sont des femmes.

De manière assez traditionnelle, l’on suit le chapitre d’un livre abordant mots de vocabulaires et point de grammaire. Il y a aussi généralement un point culturel qui utilise les notions de langue traités dans la leçon. Des exercices ponctuent le rythme du cours avec des phrases à trous, des formes verbales à utiliser, des compositions écrites à inventer et des temps de conversation orale par paires. En fin de chapitre vient un test fait de toutes pièces par le professeur principal. J’ai été assez surpris par le premier test, car ne sachant pas trop à quoi m’attendre, je m’étais bien préparé et à ma grande surprise il était relativement aisé. En effet, il s’agissait de copier-coller d’exercices de la leçon, fait 1 à 2 semaines auparavant. La méthode asiatique reposant largement sur une notion de par-cœur, un occidental est déconcerté par cette méthodologie étrange. Je ne suis pas peu fier d’avoir pu obtenir un excellent 92% dont je n’ai pas décelé d’égal dans les copies voisines. Peut-être dû au fait que j’en ai fait part au professeur, le deuxième test fut bien moins aisé… mais la note obtenue pour le troisième est revenue dans une bonne moyenne.

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Une autre chose qui m’a marqué, c’est l’attitude de certains élèves. Alors certes, je fais partie des plus âgé de l’école et ai donc une maturité supérieure ainsi que ma conscience personnelle avec moi dans le fait de participer à ces cours ; mais d’autres semblaient peu attentifs ou intéressés par les études. Que cela passe par de multiples retards, absences, le fait de s’allonger la tête dans les bras pour se reposer ou s’endormir en plein exercice et même d’utiliser son téléphone portable pour jouer ou chater avec je ne sais qui sans que cela ne perturbe plus que cela le professeur qui s’il s’en aperçoit ne réagit pas outre mesure !

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Une caractéristique également de l’étude à l’asiatique réside dans le groupe et sa cohésion, son ambiance. Cela passe par des activités supplémentaires régulièrement sur chaque trimestre. Ainsi pendant cette période j’ai eu l’occasion de participer à des sorties qui remplacent une journée de cours et qui étaient une randonnée en montagne pour l’une et un tournoi de Softball, léger dérivé du baseball, où les équipes sont les classes en elles-mêmes.

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Autres points surprenants sont les pauses-déjeuners. Comme dans les écoles nippones, ici pas de cantines bruyantes ou de self-service. Les options au choix sont les petits restaurants alentours bondés mais l’option privilégiée est le traditionnel bento. Autrement dit le plateau repas que l’on mange à son bureau dès que la sonnerie retentit. Acheté au conbini, supérette du coin ou préparé à la maison, il est possible de le réchauffer dans la dizaine de micro-ondes qu’il y a à l’école. C’est un concept très japonais, qui ne me satisfaisait peu au début, l’appel du sandwich sur un banc au soleil inenvisageable pour les asiatique m’a attiré les premiers jours avant de prendre le pli du plateau-repas à 299yens (2€50) idéalement juste en face de l’école.

Nouvelle période de voyage qui s’achève donc. Ravi d’avoir pu partager quotidiennement mes journées de cours avec de nombreux chinois, taïwanais, hong-kongais, coréens de ma classe ainsi que les pauses avec des amis italiens d’autres cours.

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