Campagne ou montagne ?

Le Japon connu du reste du monde est bien souvent focalisé autour de l'effervescence de ses villes surpeuplées. De mes souvenirs de mes cours au collège sur ce pays est que la particularité de son aménagement du territoire est de concentrer tous ces efforts d’urbanisation le long de la côte Sud de l’île principale Honshu jusqu’à gagner de l’espace en s’étendant sur la mer. Pourquoi ne pas se propager vers l’intérieur des terres ?
J’ai eu l’occasion de voir à plusieurs reprises quelques autres de ces paysages plus méconnus. Autour d’Osaka notamment, j’ai pu explorer divers lieux à la fois au Sud, à l’Est ou au Nord. A l’ouest se trouvant la baie donnant sur la mer, on retrouve l’aménagement typique d’un centre urbain dans l’archipel nippon.

Pour se rendre à l’extérieur des villes, ce n’est pas très complexe, il suffit de monter dans un train qui prend des voyageurs directement depuis l’une des gares centrales de la ville. On traverse durant quelques kilomètres des banlieues ou s’entassent divers immeubles ou zones d’habitation dont l’aspect n’est pas des plus ravissant, c’est à ce moment-là que l’on s’aperçoit du manque de règles d’urbanisme strictes qui pourraient régir et unifier les bâtiments, ne serait-ce qu’au niveau de leur taille. Rien de cela, la densité de population dans ces aires urbaines fait que les bâtiments se construisent et sont remplacés à la volée en flux tendu.

Quelques minutes de train et quelques arrêts plus tard, les habitations se font plus rares et le paysage change. En Japonais, la traduction littérale est le terme campagne. Auparavant j’imaginais des champs, des cultures, des rizières, des animaux d’élevage mais j’en ai rarement vu. Le territoire japonais étant un groupement de plusieurs îles de différentes tailles émergées de l’océan, ce qu’on trouve à la bordure des mégalopoles ce sont des montagnes.

Ce ne sont pas nécessairement de hautes montagnes abruptes, mais le relief est suffisamment important pour être difficilement habitable et exploitable. Par conséquent, il y a peu de population, quasiment rien à faire si ce n’est des excursions en forêts. En effet car ces montagnes sont remplies de végétation qui les font ressembler à des jungles tropicales avec des milliers d’arbres à perte de vue.

Et lorsque vous vous aventurez à visiter ces lieux que l’on pourrait qualifier de zones hors des sentiers battus, vous êtes comme en pleine nature, parfois seul au milieu de nulle part. Certains de ces endroits abritent des temples, des grottes, cascades, des points de vue intéressants qui invitent le curieux à faire cet effort de randonnée pour observer cela, tout en évacuant une certaine pression de la ville. Surtout que seulement quelques dizaines de minutes de train et quelques centaines de yens (quelques euros) suffisent à s’y rendre. C’est parfois même moins cher que de faire un trajet de 3 stations de métro en centre-ville.

J’ai donc mieux compris l’architecture du paysage japonais, que l’on peut aussi observer aisément en montant au sommet des tours d’observation présentes dans de nombreuses agglomérations. On y voit l’horizon de chaînes de montagnes encercler la zone urbaine qui apparait alors toute plate. Le pire étant la ville de Kyoto qui se trouve dans une cuvette cernée par les reliefs sans zone aquatique qui viendrait lui donner un ouverture.

J’aurais l’occasion d’ici quelques semaines lors d’un tour estival de visiter des villes de moindres importances et qui ne se trouvent pas sur cette fameuse côte sud de l’île principale pour confirmer cette impression particulière des terres japonaises.