20 juin 2014

Bunraku, spectacle de marionnettes

Désormais libre de mon temps durant la journée, je peux me permettre de reprendre des activités touristiques qui m’intriguent afin de découvrir toujours plus d’éléments culturel et traditionnel du pays. Et il existe quelques arts anciens qui continuent d’être joués dont le Kabuki, sorte de théâtre-danse, le Noh, théâtre dramatique ou le Bunraku, spectacle de marionnettes.

Dans la ville d’Osaka se trouve une salle de spectacle dédiée à cet art, c’est le théâtre national de Bunraku (国立文楽劇場, Kokuritsu Bunraku Gekijô). Bien que l’art soit ancien, datant du 17e siècle environ, le bâtiment est assez récent (30 ans) car Osaka est le berceau de cet spectacle traditionnel. Sans être particulièrement extraordinaire, il en impose un peu tout de même.

IMG_6081

J’ai profité de l’occasion d’une série de dates d’un spectacle intitulé « Hajimete Bunraku », autrement découverte du Bunraku, pour assister de mes propres yeux à cela. J’y suis donc allé le dernier jour de représentation, en achetant ma place moins d’une semaine avant pour 3700yens (un peu plus de 30 euros) et en choisissant l’une des dernières places restantes dans la rangée du fond.

A ma grande surprise le jour dit, dès la sortie du métro, des dizaines de lycéennes et quelques lycéens vont assister eux aussi au spectacle. Moi qui m’attendais, en plein après-midi de semaine pour un art ancien, à n’être entouré que de personnes âgées, ce ne fut pas le cas. 70% des 750 places du grand hall étaient des scolaires entre 16 et 19 ans.

IMG_6086

La représentation en tout a duré 2h30 et j’ai pu voir 3 différentes histoires. Cela a commencé par 2 personnages qui dansaient, ils s’agissaient de vendeurs de rue. Une quinzaine de minutes d’appréciation de cet art. Sur la scène, il y a des décors dessinés sur des plans qui représentent un paysage de fond et généralement un plan en avant de la scène qui fait office de représentation du sol. Les marionnettes d’environ 1 mètre de haut sont manipulées par 3 personnes pour les personnages principaux, qui se trouvent sur le côté ou derrière le pantin. Ils ne sont absolument pas cachés ! L’un d’eux, le plus expérimenté est en kimono sur de grosses geta, chaussures plate-forme typiques, et tient la marionnette en actionnant sa tête et son bras droit. Deux autres personnes, l’un pour le bras gauche et qui permet de tenir des objets divers, le dernier placé derrière pour les jambes. Ces personnes sont vêtues d’un habit entièrement noir, tête comprise, les faisant ressembler à des bourreaux avec leur masque pointu. D’autres apparaissent comme assistant, vêtu à l’identique pour placer des décors, des objets ou manipuler seul des personnages secondaires.

IMG_6092 IMG_6098

L’autre élément particulier du Bunraku est la narration et la musique. Sur le côté de la scène, sont placés un narrateur et un musicien, parfois plusieurs d’entre eux. La musique est jouée uniquement au shamisen, instrument traditionnel à 3 cordes s’apparentant vaguement à un banjo, mais il s’agit plus de notes simples que de réelle musique. Des coups de taikos, tambours japonais, viennent aussi ponctuer l’action des marionnettes ainsi que le son des pieds qui frappent lorsque parfois celles-ci marchent. Mais l’élément principal reste le narrateur qui raconte l’histoire, dans un mélange de description et de paroles. Il change son intonation de voix pour interpréter les différents rôles masculins ou féminins. Ainsi, le texte s’affiche sur un écran au-dessus de la scène, car il est écrit dans un japonais que j’imagine un peu ancien (dont je n’ai rien compris) et interprété en allongeant longuement les sons ce qui fait que cela en devient difficilement compréhensible lorsqu’il s’agit d’une phrase complète.

Le principe de cette découverte du Bunraku fut ponctuée par 40 min d’explications intéressantes et de mouvement de marionnette qui se fait avec des ficelles attachées au bout des doigts des manipulateurs qui leur permettent d’articuler la main, de baisser la tête, de hausser les sourcils et d’orienter les yeux. Il faut une certaine coordination des trois personnes pour interpréter des mouvements fluides et compréhensibles. Et justement 3 jeunes filles ont eu l’occasion de monter sur scène pour s’essayer à cela et convaincre l’ensemble de la salle dans de grands rires, que ce n’était pas chose facile.

IMG_6115 IMG_6113

Enfin deux histoires supplémentaires ont été jouées sur scène. Ce fut parfois particulièrement long, car les marionnettes au final ne peuvent pas faire grand-chose de très compréhensibles si ce n’est que quelques expressions. Tout se passe alors par la narration qui à certains moment dure plusieurs longues minutes sans qu’il ne se passe grand-chose de passionnant. Et rester assis durant les 40 longues minutes de narration en a fait somnoler plus d’un dans la salle, parmi les lycéennes bien évidemment, parfois des professeurs aussi et des personnes âgées.

IMG_6091

Je ne suis pas déçu d’avoir pu expérimenter cela pour la première fois. Mais il n’est pas certain que j’y retourne à nouveau.

Aucun commentaire: