6 janv. 2015

Réveillon et traditions

Nous sommes en 2015, bonne année ! Une année qui s’achève puis une nouvelle qui commence, cela est marqué par quelques évènements particuliers qui symbolisent ce passage que l’on fête de la manière appropriée. Entre nourriture, prière et rites traditionnels, petit tour explicatif de mon réveillon.

Mon expérience et mes voyages au Japon m’ont déjà permis de découvrir la fin de l’année lors de mon séjour à cheval sur 2011 et 2012. Plutôt seul et assez peu renseigné, je m’étais laissé porter par les quelques activités urbaines que j’ai pu remarquer au cours de la nuit de la Saint Sylvestre, à Osaka. Cette fois il en fut tout autre car j’ai eu l’opportunité de passer quelques jours au milieu d’une famille japonaise, réunie pour l’occasion. J’ai donc pu assister à différents moments clés qui se déroulent durant cette période et expérimenter la vie à la Japonaise en cette période de fin et de début de nouvelle année.

Le repos des fêtes débute réellement le 31 car les travailleurs les plus acharnés poursuivent leur besogne quotidienne jusqu’au 29 voire 30 compris en terminant l’année par un repas festif et tardif entre collègues, appelé « bounenkai » (忘年会). En effet les faits culturels marquants au Japon se dérouleront surtout en début d’année qui est un élément plus important avec quelques jours de fermeture et de repos du 1er au 3 Janvier pour les salariés des entreprises, et même un quatrième en 2015 pour ceux bénéficiant du repos dominical. Restaurants, cafés et supermarchés restent quant à eux ouverts.

Dans la famille où je me trouvais, cette dernière journée de l’année fut consacrée pour certains à la détente, et pour d’autres à la cuisine. Il faut s’affairer pour préparer le repas « oseichi-ryouri » (御節料理), ensemble de mets traditionnels du nouvel an que l’on dégustera le lendemain et cela prend du temps. Il faut donc aussi préparer un repas pour le soir du 31.

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Avant de passer à table, un rite se prépare dans la nuit froide et sombre du début de soirée. Les gens allument des feux sur le bord des petites routes, à distance raisonnable des habitations et pour éviter des dégâts potentiels, où l’on fait brûler du bambou. Les tiges de cet arbre, lisses et dures s’apparentant à du plastique, lors de leur consumation produisent une explosion principalement sonore vraisemblablement dû au gaz qui s’échappent du morceau de bois creux. Les habitants venus voir le spectacle s’écrient « koi, koi, koi » à chaque détonation.

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Il est enfin venu l’heure de passer à table. Pour l’occasion, pas de raffinement exceptionnel si ce n’est le fait d’être tous réunis avec en plus la particularité d’avoir un occidental à sa table. A chacun ses traditions, moi j’opterai tout de même pour la rigueur et l’élégance inhabituelle de la chemise et la cravate… mais je serais seul. On mangera des « inari-zushi », un sushi spécial sans poisson qui est enroulé dans une pâte sucrée. Il est joliment présenté accompagné d’un morceau de poulet chacun et de quelques autres accompagnement à picorer. Niveau boisson, alcools typiques japonais : sake et shochu. On finira par un gâteau au thé vert et marron fait maison.

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Repas terminé, on discute un peu avec la télévision en fond diffusant le fameux « Kohaku Uta gassen » émission historique de rassemblement musical des artistes ayant occupés les ondes durant l’année qui s’affrontent à travers l’équipe rouge des filles face aux blancs, les garçons. A l’approche de minuit, la cuisine s’agite car l’on a pas tout à fait terminé le repas, où plutôt il est temps d’en commencer un autre. Un ami de a famille amène des soba, nouilles de sarrasins fraîches pour être dégustées comme premier met de l’année, les « toshi-koshi-soba » ! Du coup minuit sonne, un rapide « akemashite omedetou », rien de spécial à la TV pour l’occasion, et tout le monde aspire ses nouilles chaudes… Pour peu que l’on ait oublié de regarder l’heure, le changement d’année serait passé dans l’indifférence totale. Suite à cela, il est temps d’embarquer en voiture pour aller visiter quelques temples locaux. Pas moins de 5 prières tout de même avec le rituel habituel, lavage de main à l’entrée, quelques yens à déposer à chaque fois, avant de procéder à quelques seconde de pensée profonde. Un temple se démarque tout de même avec une cloche que l’on vient faire sonner chacun son tour. Enfin retour à la demeure, il est 1 heure du matin, l’on peut penser à aller se coucher.

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Le jour suivant, 1er Janvier est tout aussi important si ce n’est plus. Oubliez la grasse matinée pour cuver une soirée arrosée, tout le monde est appelé à prendre son petit déjeuner ensemble vers 8h30 après une nouvelle petite prière dans la demeure à genoux, en respect devant un petit autel maison fait de pâte de riz mochi, de clémentine japonaise et de sake. Voilà enfin venu le temps de savourer le fameux Osechi-ryouri ! On ouvre les boîtes et découvre l’arrangement de près d’une quinzaine de saveurs : poulet, crevette, œuf, patate douce, poisson, légumes, marrons… Chacun picore de nouveau dans l’ensemble selon son désir et sa faim. Il y a également le « Ozoni », une soupe dans laquelle est présente un morceau de mochi, pâte de riz.

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Quelques moments de repos matinal où chacun vaque à ses activités, avant d’assister à la dernière festivité publique qui a lieu dans le village. Il s’agit de shishimai, la danse du lion issu du folklore asiatique qui est dirigé par plusieurs personnes. Il bouge et tourne aux sons des battements du taiko, le tambour local devant les spectateurs. C’est l’occasion avec ce froid hivernal de début d’année de recevoir un thé chaud, des mikan, des cacahuètes ou chocolats.

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Les festivités étant passées, il est temps de profiter des quelques jours de repos à disposition pour récupérer de l’énergie pour commencer la nouvelle année de la meilleure manière qu’il soit. Les Japonais en profiteront pour voir des amis, acheter un fukubukuro, sac de chance opaque remplis d’articles inconnus mais dont la valeur est supérieur au prix d’achat, ou pour célébrer hatsumoude, en faisant la première visite au temple de l’année pour acheter un omikuji, une prédiction. Ce fut le cas à Nara qui était pris d’assaut par la foule ce 2 Janvier.

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4 commentaires:

cecile a dit…

coucou, et bonne année.
ravis de pouvoir expérimenter ces news traditions. car nous nous sommes restés dans le banal: fois gras, saumon, dinde, buche. le tous arrosé de bulles de champagne...
brefs bcp plus calorique.. mais festifs. bises

David a dit…

Akemashite omedeto gozaimasu Nihonjin itoko...Kisu.....

fulo a dit…

Merci pour ces commentaires et ces efforts pour souhaiter la bonne année !
Il est clair que j'ai expérimenté quelque chose de très traditionnel que je n'aurais pas pensé pouvoir faire durant mon voyage. Très intéressant.

Bonne année à vous. Le meilleur pour 2015.

Famille STELLA a dit…

Nous venons juste de recevoir ta carte...un grand merci de la part de tous le monde ici pour cette petite pensée et encore une bonne année ainsi qu'a toute la famille S.....