Halloween, une soirée déjantée

La fin du mois d’octobre fut marquée par un évènement qui atteint son point d’orgue à la date du 31, dernier jour du mois qui célèbre Halloween. Cette fête que je ne pensais pas observer en Asie fut l’occasion d’assister à un drôle de spectacle entre horreur et festivités.

Depuis que je suis arrivé à Tokyo, à la fin Aout, j’ai commencé à remarquer quelques subtiles décorations qui commençaient à arborer les commerces. Parés à l’occasion pour quelques-uns d’entre eux du duo de couleurs orange et noir ou bien d’une large citrouille posée en vitrine, un évènement populaire et surtout commercial s’annonce.

Peu habitué à cette célébration qui est dans mon imaginaire très américaine, ou au mieux très anglo-saxonne, et même si j’ai connaissance de ces coutumes, je ne m’extasie pas plus que cela. Je n’ai pas grandi en la fêtant, et il me semble que l’évènement prend de l’ampleur aussi en France que depuis quelques années, une occasion supplémentaire avec Mardi gras de se déguiser. Si en plus, on peut récolter des bonbons et s’amuser à faire peur alors quoi de mieux pour attirer les enfants ? Dans tous les cas, voir au fil des semaines la progression de l’ampleur de cette thématique m’a laissé indifférent. Même elle intervenue dans mon quotidien lors de mon passage à Disneyland ou à Mc Donalds.

Arrive le jour fatidique du 31 Octobre et cela tombe un Vendredi soir. J’hésite à sortir mais après quelques temps à vivre un quotidien peu extraordinaire dans ma petite chambre, je me décide de m’évader car selon mes recherches il y a quelques soirées d’organisées. Je croise quelques enfants déguisés avant de me diriger vers Roppongi, un quartier moderne et cosmopolite dans le centre de Tokyo, idéal pour partir en soirée dans un bar entre amis et faire des rencontres d’autant plus que pas mal d’étrangers arpentent la zone.

J’y arrive vers 17h00, c’est plutôt calme. Les conbinis (supérettes) du coin ont sorti les chapeaux de sorcières pour les caissiers et les banderoles de circonstances, c’est bien ce soir qu’aura lieu le grand bal mais je ne le sais pas encore. L’ambiance joyeuse monte au fil des heures et tandis que le soleil lui se couche, les fêtards débarquent par petits groupes portant parfois des accoutrements inhabituels. Le point central de ces préparatifs incongrus est le magasin Don Quijote, un magasin à bas cout où l’on trouve notamment des déguisements et accessoires en tous genres bien mis en valeur au rez-de-chaussée. Et cela attire tous ceux qui n’ont pas eu le temps de se mettre dans l’ambiance. J’essaie de trouver un petit quelque chose pour ma soirée mais les allées étroites et bondées du commerce ainsi que la file d’attente auront raison de ma patience.

Je croise également ce soir-là, un stand photo avec une scène pour immortaliser sa dégaine entre ami(e)s dans la joie et la bonne humeur. Tout va pour le mieux je ne regrette pas d’être venu. La police commence à faire la circulation car le trafic auto comme piétons devient de plus en plus dense. Il est 19h30, l’heure de me rendre à ma soirée internationale. Ici aussi les costumes sont de mise, un petit concours avec des lots est organisé à la volée. Je peux observer des maquillages teintés d’inspiration d’horreur : sang, cicatrices ou des accessoires adéquats : cape de sorcière, cornes de démons ; mais il y a aussi des sources de déguisements moins dans le thème : une parure en forme de banane, de cup noodles (nouilles instantanées), un cosplay de la petite sirène (sic !)…

Après quelques heures de blabla à s’égosiller en anglais sous une ambiance musicale de plus en plus forte, il est temps de sortir. Il est environ 23h30 et là c’est le choc ! Les trottoirs sont surpeuplés, c’est un carnaval désorganisé qui se déroule sous mes yeux. Des costumes partout tous plus improbables les uns que les autres avec du Mario, du Dragon Ball, du Spiderman, du policier mais surtout du n’importe quoi. Je vous laisse avec ces quelques indescriptibles clichés vites pris à Roppongi ou Shibuya de cette folle soirée d’Halloween.