Guide touristique pour choc culturel

Une période d’une dizaine de jours vient de s’achever pour moi. Une étape importante de cette année et prévue de longue date avant même mon départ. C’est le débarquement en force de ma famille proche qui est venue me rendre visite et découvrir cette autre terre pour laquelle j’ai un intérêt immense. L’occasion de faire un bilan de ces quelques vacances pour ces touristes pas comme les autres.

Premier sentiment à l’arrivée, difficile de dire grand-chose sur le pays, c’est donc le voyage en avion qui marque les esprits et les corps. Fastidieuses sont les plus de 11 heures d’avion tant redoutées par certains dont c’est la première fois qu’ils s’envolaient, de plus en compagnie d’un enfant en bas âge. Finalement avec les jours on oublie rapidement cette étape douloureuse mais nécessaire. Vient alors le deuxième sentiment lorsque l’on se trouve au Japon, c’est la propreté générale des rues et des transports en commun. Pas de tags, pas de dégradation, pas d’éléments laissés à l’abandon après une défaillance, tout à l’air récent et en parfait état, cela fait plaisir à voir. Il y a des détails qui surprennent : le confort des trains reliant l’aéroport de Narita à Tokyo, les banquettes qui se retournent avec la pédale aux pieds, l’espace sur les trottoirs pavés des avenues de Shinjuku Ouest avec les marquages pour les aveugles.

Direction un logement de banlieue proche entre Nakano et Shinjuku. L’ambiance n’est plus vraiment la même que dans les grands quartiers : les ruelles sont petites, le paysage est rempli d’un fatras de poteaux électriques, les immeubles sont étroits et poussiéreux, les magasins ou cafés/restaurants bien différents de l’occident, les supermarchés ne proposent pas les produits habituels… C’est la douche froide, mais ne désespérons pas le programme de visite est chargé.

Voici jour par jour, ce que nous avons arpenté, ça servira de rappel :
J1 : Arrivée à Tokyo Narita, Parc central de Shinjuku
J2 : Ballade à Ginza puis gare de Tokyo, Palais Impérial, Tokyo Dome city
J3 : Quartier de Azabu-juban, Tour Mori à Roppongi
J4 : Tokyo tower, Temple Zojo-ji
J5 : Lac Kawaguchiko au pied du mont Fuji, Mont Tenjo via le téléphérique kachi-kachi
J6 : Temple Sensoji à Asakusa, plage à Odaiba, bains au Oedo Onsen Monogatari
J7 : Parc Yoyogi, quartier de Harajuku, Shibuya
J8 : Marché de Tsukiji, Zoo de Ueno, ruelles de Ameyoko

C’est un programme typique de visite de Tokyo et des quartiers principaux. Bien sûr il manque quelques spots biens connus tels que Akihabara, quartier de l’électronique et des mangas mais il n’est pas certain que mes visiteurs auraient apprécié. Il y a bien aussi la Tokyo Sky Tree qui vaut le coup d’œil mais le temps a filé à une vitesse impressionnante. La ville a tout de même pu être observée à partir de points élevés que sont les tours Mori à Roppongi et depuis la Tokyo Tower afin de se rendre compte de l’immensité de cette capitale mégalopole qui s’étend à perte de vue. Un paysage urbain gigantesque qui dégage tout de même un sentiment d’admiration devant ce spectacle nocturne notamment.

Une sortie hors de la zone urbaine surpeuplée fut tout de même nécessaire pour s’échapper au pied du mont Fuji, qui a daigné montrer sa base qui monte vers la couche de nuages stagnante à son sommet. A l’occasion de quelques éclaircies, sa tête est apparue dans l’interstice blanchâtre. Ce fut la seule sortie extérieure de la ville, malgré la bonne heure de métro quotidienne, parfois bondée en soirée et les interminables couloirs de changement ligne qui demande une certaine habitude à la vie urbaine.

Mais Tokyo offre un certain charme avec ses néons qui s’allument le long des avenues des gros quartiers, image typique de capitales asiatiques. L’occasion idéale pour sortir au restaurant et goûter quelques saveurs qui ont globalement plus malgré un maniement des baguettes qui a besoin d’entrainement. Donburi (bol de riz surplombé de viande ou légumes panés ou en sauce), Omusoba (pâtes fries sauce sucrée surplombées d’une omelette), Okonomiyaki (sorte de pizza traditionnelle à pâte de chou), Ramen (soupe de nouilles), Gyoza (raviolis de porc), Shabu-shabu (fondue de viandes et légumes).

Enfin l’un des points les plus notables et dont j’attendais l’effet qu’il produirait fut la réaction des japonais face à une petite fille blonde de moins de 5 ans. C’est l’unanimité et l’étonnement en s’écriant de grands « kawaii » (mignonne) notamment les jeunes filles autour de 25 ans qui la comparent à une véritable poupée vivante. C’est très inhabituel pour eux et cela dégage une certaine image parfaite relayée internationalement par des contes de princesses. De plus lorsqu’elle revêt un yukata (kimono léger) pour aller au bain, c’est encore plus impressionnant.

Merci donc à ma famille d’avoir fait le déplacement pour voir de leurs yeux cette société qui a du charme à donner aux visiteurs qui se donnent la peine de venir jusqu’ici. Il ne me semble pas qu’ils se soient découverts fans du Japon comme ce fut mon cas mais leur vision et compréhension s’est affinée avec les explications sur place que j’ai pu transmettre et qui valent plus des mots sur des articles de blog.