Se loger au Japon est chose délicate. Le pays qui compte plus de 125 millions d’habitants qui souhaitent tous vivre au sein des grandes villes des côtes, possède une densité importante. Le paysage urbain résidentiel n’est pas des plus admirables sur le plan esthétique, car les espaces libres, suite à une démolition sont immédiatement remplacés par d’autres logements sans se soucier d’une potentielle harmonisation. Ainsi dans ce contexte, les loyers restent élevés, surtout à Tokyo et les résidences n’ont d’utilité qu’à s’abriter la nuit, tant que l’on n’est pas installé en famille. Dans le cas où l’on est un voyageur de moyenne ou longue durée, la solution d’hébergement la plus pratique reste la guest house.
C’est un concept que je n’ai jamais entendu être évoqué ailleurs qu’au Japon. Il s’agit de résidences où vous louez généralement de manière mensuelle une chambre plus ou moins équipée et à laquelle vous partagez avec les autres locataires des pièces communes : salle de bains, toilettes, cuisine, salon. Votre seule zone d’intimité est cette chambre de quelques mètres carrés. L’avantage est que tout est compris : électricité, eau, internet, matériel de cuisine et il y assez peu de frais à engager si ce n’est un dépôt de garantie et de payer son loyer à l’avance, contrairement au marché privé qui nécessite de sortir plusieurs mois de loyers dès le début pour payer les différents frais coûteux.
J’ai eu l’occasion de faire divers séjours dans ce type de logement depuis mon arrivée : à Tokyo-Shinjuku puis à Osaka, à Nagoya, à Kyoto et de nouveau à Tokyo-Nakano. Je privilégie le confort et l’équipement de la chambre, en l’occurrence j’évite les dortoirs ou les chambres communes car dans ces cas de figure il ne reste plus aucun espace d’intimité si ce n’est sous sa propre couette.
Je retiendrai positivement dans mes souvenirs mes séjours dans les résidences d’Osaka tout d’abord ; bien que située en banlieue sud, le confort de la chambre, sa taille, une boite aux lettres personnelle, ses capacités de rangement en placard et qui inclue un frigo privatif en font une belle expérience. Ensuite, je citerai mon passage à Nagoya qui fut une belle surprise en termes de logement. Une chambre à la japonaise sans lit, juste un futon par terre mais ce fut agréable sauf après plusieurs heures à l’ordinateur, composée de 2 petites pièces, un frigo également et de grands placards. Les biens communs incluaient des vélos empruntables gratuitement et une machine à laver gratuite aussi !
La maison de Kyoto, nouvellement rénovée était splendide mais son prix élevé et son manque d’équipement la déclasse. Quant à Tokyo, le jugement peut-être sévère. La capitale est réellement dense et cela se ressent sur les loyers qui sont presque 2 fois plus chers que le reste du pays : 73.000 yens (550 euros) mensuels pour une chambre. De plus la propreté ou qualité des habitations sont juste corrects. Sans oublier qu’il y peut y avoir des chambres sans fenêtres ou des vis-à-vis très proche, la fenêtre du voisin à 50 cm en face !
Un autre atout de ce type de séjour est qu’il est question de partage et de rencontres. En effet, vous n’habitez pas seul mais avec d’autres personnes que vous croisez régulièrement notamment dans la cuisine ou devant la télévision. A Tokyo, c’est assez particulier, les gens sont surchargés et les logements peu agréables, alors ils ne passent qu’un temps très court au domicile. Pour dormir principalement, pas même pour manger. Dans le reste du Japon, vous croisez des étrangers bien sûr et il est alors naturel d’échanger sur des expériences et de s’entraider entre « gaijins ». A ma grande surprise il y a aussi de nombreux japonais plutôt jeunes entre 20 et 35 ans qui ont élus domicile ici même en étant dans la vie active. C’est un concept de vie qui m’échappe bien qu’il ait des avantages. D’autres sont même mariés mais vivent seuls dans une chambre privée de 10 m². Mais ce qui est intéressant durant ce voyage fait de partage reste dans les soirées festives et sorties qui sont organisés avec ces compagnons voisins-colocataires !
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