13 oct. 2013

Vacances-travail, ou le visa de l’hypocrisie

Ça y est, c’est officiel, j’ai mon permis de séjour de longue durée pour le Japon sous la forme du visa vacances-travail ou working-holiday pour les plus anglophiles d’entre nous.

En l'occurence j'ai la réponse, après être passé à l’ambassade du Japon durant les périodes d’ouverture très étriquées, pour les demandes de visas qui sont le matin uniquement (9h-12h) en pleine semaine (du lundi au vendredi). Ce n’est pas des plus pratiques quand on travaille encore… heureusement pas très loin de là…

Après avoir rempli les conditions pas nécessairement très restrictives, ni complexes (si vous avez moins de 31 ans) et réuni les documents relatifs à votre demande, vous voilà devant la secrétaire administrative qui feuillète rapidement le dossier : 40 secondes sur le formulaire de demande, 30 secondes top chrono sur la lettre «origines de votre intérêt pour le Japon» - premier paragraphe uniquement, 15 secondes sur le certificat de bonne santé. Ah ! 1minute 25 sur le relevé des comptes bancaires, on ne badine pas avec l’argent, condition sine qua none pour pouvoir passer une année payée aux frais de la princesse (en fait, les vôtres). Et c’est là qu’arrive le fameux et redouté projet de vos activités sur l’année, périodes par périodes, lieux par lieux, activités par activités, le tout budgétisé à la louche. Ma dernière case la fait tiqué : retour «2mois et demi sur Osaka, avec recherche de travail 40h/semaine pour 190.000 yens/mois espéré».

Je suis honnête, j’indique clairement que mon année sera sans ressources durant 9 mois mais qu’à la fin, je rechercherais sérieusement un travail sur place. Ça ne passe pas. On ne peut pas avoir un emploi à temps plein durant un visa vacances-travail. L’hypocrisie du visa dans toute sa splendeur jusque dans son appellation. J’ai réécris à la main, sur place, le document incriminé en supprimant toutes notions de recherche de travail, sans changer en tête mon objectif personnel et l’ai représenté 15 minutes plus tard sans soucis. Hypocrisie, j’écris ton nom.

Vacances : ok mais recherche de travail : non, non, non… vous ne pouvez pas. Mais sans travail, on ne peut pas être sur place pour chercher ; avec un visa de touriste de 3 mois, qui peut donc prendre le risque de vous embaucher ; avec un visa étudiant, il faut s’inscrire dans une école donc au final, occupé comme vous le serez, vous n’aurez au mieux que des jobs temporaires… L’administration se voile la face, car il est évident qu’au moins une bonne moitié des personnes qui s’en vont une année entière à l’autre bout du monde, espèrent un tant soit peu y rester et donc vont potentiellement chercher un travail. Je me demande à quelle réaction vous avez droit si vous inscrivez un employeur dans le dossier de demande (O_O).

Bref, je dois retirer dans quelques jours mon passeport nouvellement affublé d’une mention du visa qui sera validé à la douane lors de mon arrivée au Japon. Cela pour une durée de séjour autorisée d’un an.

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